Révélée au grand public grâce à son rôle dans La Vie d’Adèle en 2013, Adèle Exarchopoulos a su s’imposer dans le monde du cinéma. Toutefois, ses débuts n’ont pas été sans difficulté. Bien que le film ait remporté la Palme d’Or à Cannes, l’actrice a dû faire face à des polémiques. En plus des critiques suscitées par le film, Adèle a révélé les conditions de tournage qu’elle qualifiait de proches du “harcèlement moral”. Elle a, sans hésiter, dénoncé les méthodes du réalisateur Abdellatif Kechiche, avec qui elle a affirmé ne plus vouloir retravailler.
Une manipulation consciente
Lors d’une interview accordée à Paris Match ce 23 octobre 2024, Adèle Exarchopoulos a évoqué les récentes accusations de violences sexuelles contre des réalisateurs comme Jacques Doillon et Benoît Jacquot. “On ne peut pas les comparer à Abdellatif Kechiche”, a-t-elle précisé. Même si elle reconnaît que Kechiche poussait souvent les limites, dépassant les horaires et exigeant beaucoup de ses acteurs, elle n’en garde aucun ressentiment. “Je n’ai pas été blessée par ce qui se disait sur le plateau, et si c’était à refaire, je le referais”, a-t-elle déclaré.
Une relation complexe
Adèle Exarchopoulos a aussi décrit sa collaboration avec Abdellatif Kechiche comme une relation marquée par une forme de manipulation qu’elle avait pourtant acceptée dès le début. “Le dépassement de soi, ce qu’il attendait de Léa (Seydoux) et de moi, cette manipulation, je l’avais acceptée”, confie-t-elle. Cependant, c’est après le tournage que les choses ont pris une tournure plus douloureuse. “J’ai compris que pour lui, le cinéma passait avant la fraternité, et que l’image importait plus que la vérité”, explique-t-elle, en soulignant qu’un film comme La Vie d’Adèle ne pourrait plus être tourné de la même manière aujourd’hui.
Entre soumission et contrôle
Adèle se remémore aussi l’influence qu’exerçait le réalisateur sur elle durant le tournage, une relation qui a laissé des traces. “À la fin, il suffisait qu’il claque des mains pour que je fonde en larmes”, raconte-t-elle. Malgré cette intensité, elle estime qu’il y avait une forme de soumission de sa part, mais sans véritable emprise. Depuis, Adèle a collaboré avec d’autres réalisateurs tels que Gilles Lellouche et Alain Chabat, qui lui ont prouvé qu’il était possible de créer des films complexes dans un cadre bienveillant. Elle conclut d’ailleurs : “Pour moi, la vie passera toujours avant le cinéma.”