Françoise Hardy a longtemps mené un combat acharné contre la maladie, une lutte qu’elle n’a jamais hésité à partager publiquement. Rongée par une tumeur au pharynx, la célèbre interprète de Comment te dire adieu a souvent exprimé son épuisement, aussi bien physique que mental. Les traitements ont gravement affecté ses glandes salivaires, l’empêchant même de se nourrir normalement, aggravant ainsi son quotidien déjà marqué par la souffrance. Le 11 juin 2024, à 80 ans, sa voix emblématique s’est éteinte. C’est son fils, Thomas Dutronc, qui a annoncé cette triste nouvelle.
Malgré la douleur de cette perte, Thomas, aujourd’hui âgé de 51 ans, a trouvé la force de revenir sur scène avec un nouvel album intitulé Il n’est jamais trop tard. Il a confié combien il était difficile de continuer son parcours créatif, sachant que sa mère était gravement malade. « Il y a eu des moments très durs. Un soir à Châtellerault, trois semaines avant sa mort, elle m’a envoyé un message à une heure du matin : ‘Je t’aime plus que tout’. Je lui ai répondu avec des photos de moi bébé avec elle : ‘Moi aussi, ma maman chérie’. » a-t-il partagé.
L’influence musicale de Françoise Hardy et Jacques Dutronc sur leur fils Thomas
Il a poursuivi en révélant un autre message poignant qu’il avait reçu : « Puis, elle m’a écrit : ‘Je meurs’. » Ces mots ont plongé Thomas dans la peur de perdre sa mère. Malgré tout, Françoise Hardy a trouvé la force de vivre encore un peu plus longtemps, permettant à son fils de lui dire un dernier adieu. « Je lui ai dit à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour moi, que je l’aimais », a-t-il ajouté. Dans une interview donnée à Point de vue le 8 octobre, Thomas Dutronc a également évoqué l’impact musical de ses parents sur sa propre carrière.
« J’ai grandi avec les goûts de mes parents. Mon père écoutait beaucoup de country – Johnny Cash et Willie Nelson – et je lui en suis reconnaissant. C’est une musique simple, qui parle de la vie quotidienne, et qui m’inspire de plus en plus », a-t-il expliqué. Avec humour, il a également mentionné les différences musicales qui régnaient au sein de la famille : « À une époque, maman écoutait France Gall à fond en boucle, et là, papa et moi, on n’était pas trop d’accord, on quittait la pièce en claquant la porte. »
Thomas Dutronc et son chemin vers une identité musicale propre
Dès l’adolescence, Thomas Dutronc s’est forgé sa propre identité musicale. « À partir de mes 12 ans, j’ai fait ma propre éducation musicale. Beaucoup de Noirs américains : Chuck Berry, Jimi Hendrix, Prince, Ray Charles, Michael Jackson, James Brown… », se souvient-il. Des artistes qui l’ont profondément influencé, tout comme Georges Brassens, un autre de ses héros. Pourtant, il n’avait pas toujours envisagé une carrière dans la musique : « Je ne voulais pas être chanteur », avoue-t-il. « Je me disais qu’il y en avait déjà assez dans la famille. »
Mais une nuit a tout changé. Alors qu’il écoutait Les Portes du pénitencier et Jeux interdits chez un ami, il a eu un coup de foudre pour la guitare. À 20 ans, il a pris la décision de se lancer. Lorsque Thomas a annoncé cette décision à sa mère, elle l’a mis au défi. « Elle m’a donné cinq ans pour apprendre sérieusement à jouer et en faire mon métier », raconte-t-il. C’est en Corse, autour de feux de camp avec ses amis, qu’il a commencé à apprendre la guitare.
La quête musicale et l’héritage laissé par Françoise Hardy
Déjà passionné par Eric Clapton, fasciné par le flamenco et le blues, Thomas a exploré divers styles musicaux avant de découvrir Django Reinhardt, un choc artistique qui a marqué un tournant dans sa carrière. « C’était une énorme claque », se souvient-il. Ce choix audacieux a ouvert la voie à un succès durable pour lui. Le 6 octobre, il était invité sur Vivement Dimanche pour parler de son nouvel album. Michel Drucker, en revenant sur sa carrière, a évoqué avec émotion la disparition de Françoise Hardy, soulignant son humour et sa nature directe. « Elle aurait été très fière de ton album », a ajouté l’animateur.
Thomas Dutronc a répondu avec sobriété : « Malheureusement, elle n’a pas pu l’écouter ». Après un bref silence, il a laissé entrevoir sa tristesse : « Sa présence me manque beaucoup, pour tellement de choses. Je n’ai pas envie d’en parler trop, j’ai fait tellement d’interviews… ».